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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 10:51

6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 20:00

 

Comment ce matin ne pas penser, alors même que notre pays doute si fort de lui même, aux combats que Philippe Séguin mena pour que vive notre République qu’il n’a cessé de servir tout au long de sa vie ?

 

Cette République, il l’aimait non pas « apaisée », mais exigeante envers chacun. Il ne la voulait pas passive, mais mobilisée dans une mondialisation dont il avait compris avant beaucoup d’autres qu’elle nous imposait de nouveaux défis. Il ne la souhaitait pas craintive, mais au contraire fière de ses valeurs.

 

Il la trouvait fragile et s’en inquiétait. Comment ne pas voir qu’elle est en effet contestée de toutes parts ? Elle l’est par ceux qui estiment que le vivre ensemble obéit à des codes communautaires supérieurs aux autres normes, fussent elles nationales. Elle l’est aussi par ceux qui l’acclament à longueur de discours, pour mieux l’oublier ensuite avec des décisions gouvernementales qui en sapent insidieusement les fondements. Ne nous y trompons pas : les deux vont de pair...

 

Cette République est menacée par ce que craignait peut-être Philippe Séguin plus que tout : l’esprit de renoncement. Renoncement à être dans l’histoire alors que le monde est incertain, à défendre nos idées en Europe au moment même où elle se cherche un cap, à maîtriser enfin notre destinée nationale en laissant filer le temps. Comment ne pas s’inquiéter devant cet aveu stupéfiant du président République, expliquant lors de ses voeux qu’il suivait un chemin...et qu’on verrait bien après où il mènerait !

 

La République, elle est enfin minée par l’affaiblissement évident du débat public. Philippe Séguin était circonspect – le mot est faible - devant le marketing politique. Il s’interrogeait sur la simplication des idées qu’il voyait se développer et ses conséquences sur la démocratie. Il se faisait un haute idée du peuple français, et, ce faisant, se faisait une haute idée de la politique. Contre le conformisme, Philippe Séguin rugissait. Contre le populisme,  il se dressait. Contre la société du spectacle, il opposait une vision de l’Histoire où depuis toujours s’entremèlent la force des idées, des passions humaines, des réalités géopolitiques. 

 

Nous vivons dans un monde complexe. Le reconnaitre, ce n’est pas démissionner. Ce n’est pas se renier. Ce n’est pas renoncer. C’est même tout le contraire. Cette complexité justement nous oblige. Réfléchir, proposer, se mobiliser, dire la vérité aux Français. Aux plus jeunes, reconnaitre que rien ne leur sera donné. Voilà l’esprit de responsabilité !

 

On me pose souvent la question de l’héritage politique de Philippe Séguin. Je ne suis pas certain qu’il aurait aimé ce mot. Il aurait probablement trouvé dans cette idée d’héritage quelque chose de simplificateur et d’étroit, de vain. Un esprit boutiquier pour tout dire, lui qui n’aimait ni les clans, ni les courants, ni les slogans. Il aurait fait la moue, ou serait parti pour masquer sa pudeur dans un de ces grands éclats de rire qui secouaient alors sa grande carcasse.

 

« Il n’y a pas d’héritage à faire fructifier , il n’y a que des batailles nouvelles à livrer pour la  France ». Voilà sans doute ce que nous dirait Philippe. Si nous sommes toujours prêts à défendre la République si nous sommes toujours en alerte devant les changements du monde qui défient notre nation, alors nous sommes tous fidèles à Philippe Séguin.

 

Le 7 janvier 2010, une grande voix politique s’est tue. Elle a laissé en France un silence d’une intensité particulière. Il m’arrive d’interroger ce silence, lorsque je sens que la France est confrontée à de nouvelles querelles, de nouvelles tensions, ou prête à s’engouffrer dans de nouvelles impasses. Autant dire assez souvent...

 

Il reste un état d’esprit, façonné par les mots de vigilance et d’exigence.  Il reste une espérance. Et un comportement dont on pourra, longtemps encore, s’inspirer.

 

 

 

 

Il y a cinq ans disparaissait Philippe Séguin
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  • Ancien èlu.R.P.R.
1983:à PARIS-
2001: en LOIRE-ATLANTIQUE.
Ancien chargé de mission du Chêne.
Ancien chargé de mission de l'union Gaulliste de France
Actuellement: Président de l' UNC de Batz sur Mer. de puis 2004.
Président du comité UNC pour les commémorations des cérémonies du 70 em anniversaire
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